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Attaques de cryptosystèmes à mots de poids faible
et construction de fonctions t-résilientes


Anne Canteaut, Thèse de doctorat de l'Université Paris VI, 1996.


Résumé

Cette thèse est consacrée à l'étude d'objets cryptographiques liés à la combinatoire et à la théorie des codes correcteurs : les systèmes à clef publique exploitant la difficulté de la recherche d'un mot de poids minimal dans un code linéaire quelconque, et les fonctions sans-corrélation et résilientes qui sont des outils essentiels à la génération de suites pseudo-aléatoires et à la conception de primitives cryptographiques conventionnelles.
Nous développons un algorithme probabiliste de recherche de mots de poids faible dans un code linéaire de grande taille qui améliore toutes les attaques précédemment connues contre les cryptosystèmes à mots de poids faible. L'étude de sa complexité par la théorie des chaînes de Markov montre notamment que le système de chiffrement de McEliece employé avec ses paramètres originaux n'assure généralement pas une sécurité suffisante. Cet algorithme nous permet également de déterminer la distance minimale de certains codes BCH de longueur 511.
Nous généralisons par ailleurs les notions de fonctions sans-corrélation et de fonctions résilientes aux fonctions définies sur un alphabet fini quelconque et nous caractérisons ces propriétés de différentes manières. Nous mettons ensuite en évidence l'existence d'un compromis entre le degré de la forme algébrique normale et l'ordre de non-corrélation de toute fonction définie sur un corps fini et nous construisons des familles infinies de fonctions t-résilientes de degré optimal. Ce résultat induit un nouveau critère de sécurité pour les primitives cryptographiques conventionnelles qui enrichit la notion de multipermutation introduite par Schnorr et Vaudenay. Nous développons enfin une construction générale qui produit des nouvelles fonctions résilientes ayant un grand nombre de variables.

Jury

Paul Camion (CNRS) Directeur
Claude Carlet (Université de Caen)
Pascale Charpin (INRIA)
Alain Lanusse (DRET)
Michel Minoux (Université Paris VI) Président
James L. Massey (ETH Zürich) Rapporteur
Jacques Stern (ENS Ulm) Rapporteur