Le Monde des Utilisateurs de L'Analyse de Données

Numéro 38

 
 

Entre réalisme métrologique et conventions d’équivalence : les ambiguïtés de la sociologie quantitative. Alain Desrosières. La revue MODULAD, numéro 38, 2008.

Résumé
La “ méthodologie statistique ” en sciences sociales est en général présentée en deux parties : d’une part, la construction des données, puis leur traitement et leur interprétation. Le monde de la “ construction de données ” possède deux façons de rendre compte de ses pratiques : la mesure, issue du langage des sciences de la nature, le codage conventionnel, inspiré, selon les cas, du droit, des sciences politiques, ou des sciences cognitives. Cette ambiguïté, caractéristique des sciences sociales quantitatives, peut être analysée à travers une mise en perspective historique, reliant les questions soulevées par la construction des données à celles qui résultent de la diversité des modes d’analyse. L’exemple des différences entre “ régression logistique ” et “ analyse des données à la française ” est notamment présenté ici.

Abstract
There are two aspects to the method used by quantitative sociology, building up the data and analysing it, which are separated by an “ airlock ” (a databank). Yet the very process of making these procedures explicit is itself strained by the use of two very different languages : the language of measurement, arising from the natural sciences, and the language of conventional codes, inspired by law, political science and cognitive sciences. The ambiguity is examined here through an historical analysis, linking the issues raised by the data-building process to those resulting from the diversity of analytical tools. A comparison between “logistical regression” (logit models) and “ French data analysis ” shows that they differ mainly in terms of the characters they are presenting : “ variables ” in one case, and “ social groups ” in the other.

Article