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Compte-rendu de réunion
Etienne Huot
8
Novembre 2004
Participants
- Gennady Korotaev,
- Etienne Huot,
- Jean-Paul Berroir.
Le MHI (Marine Hydrophysic Institute) est un institut affilié à l'Ukrainian
Academy of Science, il est voué à la recherche océanographique. Il a été
fondé en 1948 et est situé au bord de la Mer Noire. Parmi les
treize départements scientifiques qui le composent, il y a le département des
processus océaniques dynamiques (DOPD: Dynamics of Oceanic Process
Department). Dès les années 80, ce département s'est investit dans la
recherche en télédétection océanographique en utilisant les premiers satellites
océanographiques soviétiques (tels COSMOS 1151 et INTERCOSMOS 21). Le DOPD
s'est intéressé à la création de bases de données et à l'étude de modèles de
circulations avec le développement d'algorithmes et de logiciels dédiés.
Le Professeur Gennady Korotaev, Deputy Director, est le responsable
du DOPD. Il est spécialiste de la
Mer Noire et a participé à la conception de plusieurs modèles
de circulation océanographiques.
Le modèle que nous a fourni le Professeur Korotaev est un modèle simple.
Bidimensionnel, il s'appuie sur une représentation de l'océan dite 1.5 layer,
c'est-à-dire que la surface de la mer est représentée par une couche de mélange
interfacée avec l'atmosphère et une couche au-dessous. Cette simplification
permet de modéliser la circulation dans la couche de mélange par les équations
de Saint-Venant appelées également shallow-water model.
Les équations gouvernant la circulation sont :

|
(1)
|
où
est la vitesse horizontale,
le gradient horizontal,
est l'épaisseur
de la couche de mélange,
est sa valeur à l'équilibre,
correspond
à la tension du vent,
est le paramètre de Coriolis,
est le coefficient du laplacien pour le mélange,
est
la densité de référence,
est appelé gravité
réduite où
correspond à la densité moyenne de la
couche de mélange,
est le vecteur vertical unitaire.
On peut simplifier l'écriture de l'équation (1) en écrivant le système sous la
forme :

|
(2)
|
Les variables d'état du modèle sont donc
,
et
. Les paramètres de forçage correspondent au vent et à la bathymétrie. Le
programme implémentant ce modèle est prévu pour fonctionner selon deux modes :
prévision et assimilation. En mode prévision, ceux sont exactement les
équations précédentes qui sont implémentées. En mode assimilation, les
observations sont fournies par les altimètres de plusieurs satellites
(TOPEX/Poseidon, ERS), et on remplace la partie droite dans la dernière
équation du système par un terme de nudging, cette équation devient
alors:
![\begin{displaymath}
\frac{\partial h}{\partial t} + \frac{\partial(uh)}{\partial x} +
\frac{\partial(vh)}{\partial y} = \lambda [\xi_d - \xi_m],
\end{displaymath}](img16.png)
|
(3)
|
où
correspond à l'anomalie d'interface
prédite par le modèle et
est la valeur observée par l'altimètre
qui est reliée à l'anomalie d'interface observée
par
;
est
l'inverse du pas de temps de relaxation. On a
.
Les images qui nous ont été fournies sont des images au format BMP
correspondant à une portion (qui diffère selon les séquences) de la Mer Noire. Elles
correspondent à des données NOAA de température de brillance. Ces données
directement réceptionnées par le MHI, ont subit des corrections de recalage
géométrique et des corrections radiométriques. Nous disposons d'images pour les
années 1997 (mois de mai, juillet, août, septembre et octobre) et 1998 (mois de
juin, juillet, août et septembre).
Parmis ces images nous avons sélectionné deux séquences selon les critères
suivants:
- Les mois d'été sont les
plus à même de vérifier l'équation de conservation de la température :
.
- Minimum de nuages.
- Structures océanographiques
d'intérêts facilement identifiables.
Les deux séquences correspondant à ces critères correspondent à:
- 7 images du 13 au 15
juillet 1998,
- 21 images du 18 au 24
juillet 1998.
Premières constatations concernant les images :
- Il ne s'agit pas d'images
de SST donc on diminue le bruit mais on ne corrige pas des effets
atmosphériques. D'après Gennady Korotaev il est mieux d'essayer nos
traitement sur des images les plus simples possible.
- Les images présentent
plusieurs artefacts qui doivent être corrigés avant de tenter une
estimation des vitesses. Ces artefacts sont dus :
- aux problèmes
atmosphériques (les nuages étant les moins graves car facilement identifiables),
- à des problèmes de
réchauffement ou de refroidissement ponctuels dus au stress de vent (peu
de vent implique un réchauffement de la surface tandis qu'un vent soutenu
peu générer un flux froid remontant des couches inférieures),
- à une variation
globale de la température d'une image à l'autre avec de larges variations
spatiales.
![\includegraphics[width=75mm]{Figures/I8jul2208.ps}](img24.png) ![\includegraphics[width=75mm]{Figures/I8jul2215.ps}](img25.png)
|
Figure
1: Exemples de données images disponibles: images de température de
brillance de la partie occidentale de la Mer Noire correspondant au 22 juillet 1998 à 8 heure
(gauche) et à 15 heure (droite).
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La figure 1 permet de
visualiser deux images consécutives parmis celles sélectionnées.
Notons que les données SST existent et nous ont été fournies sous la forme
de fichiers ASCII. Malheureusement, la personne qui a transformé les données
pour les mettre en ASCII a tronqué ces fichiers à une latitude donnée. Or les
structures qui nous intéressent sont dans la partie tronquée.
Notons enfin que des trajectoires de bouées dérivantes sur la Mer Noire existent
depuis 2001. Nous ne possédons pas ces données, les données utilisables par le
modèle n'étant pas traitées jusqu'à ces dates. Il est possible de récupérer les
données mais cela necessite un pré-traitement pour les données de vent et
d'altimétrie qui n'a pas encore été réalisé au MHI.
- Récupération des données
manquantes pour pouvoir faire marcher le modèle au moins jusqu'en 1998.
- Pré-traitement des données
pour compenser l'effet des divers artefacts. Un des artefact important est
celui lié à la rapide variation temporelle de la température tandis qu'on
constate de large variations spatiales. La figure 1 permet de visualiser les
variations spatiales tandis que la figure 2 permet de visualiser
l'évolution de la température d'un pixel au cours du temps à comparer avec
le cycle solaire.
![\includegraphics[width=90mm]{Figures/evolution1pixel.ps}](img26.png)
|
Figure
2: Evolution de la température d'un pixel au cours du temps (courbe
noire) et cycle solaire (courbe rouge).
|
- Estimation des vitesses par
traitement des images.
- Assimilation des vitesses
avec filtre de Kalman simplifié (même type d'approche que l'assimilation
de l'altimétrie). Le Professeur Korotaev propose de réaliser cette partie
au MHI. On peut également utiliser le même type d'approche que celle
développée par German Torrès au CERMICS.
- Assimilation variationnelle
des vitesses. Il est nécessaire pour cela de générer l'adjoint du modèle.
- Une autre idée proposée par
Gennady Korotaev est d'envisager de façon différente l'assimilation de la
vitesse dans le modèle, il s'agit de contraindre l'équation de
conservation de la température non pas par une contrainte de régularité
mais par le modèle de circulation lui-même. On aurait ainsi:

|
(4)
|
- où
et
seraient des constantes qui pourraient être estimées lors
d'une procédure de minimisation adéquate afin de réduire les oscillations
de la température de brillance, et
est la
fréquence correspondant à une période de 24 heures.
La version
PDF de ce document est disponible ici.
Etienne Huot
2004-11-18