ASSIMAGE
Compte-Rendu de réunion
19 Mars 2004
Ces données synthétiques présentent l'intérèt d'avoir été calibrées avec des données réelles réalisées lors de la campagne POMME organisée par le LODYC. Nous pouvons donc disposer des données réelles correspondantes: images satellitaires et trajectoires de bouées.
Une expérimentation sur cette plateforme devrait permettre de tester nos algorithmes sur des données réelles parfaitement maîtrisées. François-Xavier Le Dimet doit voir avec les responsables de ce projet.
Les données image en hydraulique fluviale peuvent provenir de satellites: radar (détection difficile) ou optiques (perturbés par la couche nuageuse), d'avions ou de drones télécommandés, de caméras vidéo positionnées orthogonalement à la surface de l'eau.
Parmi les phénomènes qu'il semble important d'observer on a:
Une expérimentation avec une caméra vidéo placée au dessus du fleuve devrait permettre de tester les différentes approches du traitement d'image.
Les modèles de circulation hydrodynamique sont basées sur les équations de
Navier-Stokes:
En eau peu profonde on peut faire l'hypothèse de shallow-water, qui
donne les équations de Saint-Venant, rappelons que pour cela on considère une
couche mince d'un fluide incompressible de masse volumique uniforme ; on note
la hauteur de la surface libre, mesurée
par rapport à un niveau de référence (par exemple la hauteur du fluide au
repos). Faire l'hypothèse shallow-water revient à chercher l'écoulement
bidimensionnel ``équivalent'' au modèle tridimensionnel, en intégrant sur l'axe
vertical, les équations (1).
Ainsi si on note la composante horizontale du vecteur vitesse,
le gradient horizontal, et
la profondeur du fluide
sous le niveau de référence, alors l'intégration verticale de l'équation
(équation de continuité)
s'écrit:
|
(2) |
En utilisant les conditions aux limites cinématiques:
et
,
on obtient la nouvelle équation:
où est la vitesse horizontale moyennée
sur la verticale:
.
L'hypothèse hydrostatique:
et le fait que la masse volumique soit uniforme donne où
est la pression de surface.
étant négligeable
devant
, on peut donc faire disparaître la
pression de l'équation du mouvement de (1) en remplaçant
par
, on obtient donc:
|
(5) |
En réécrivant cette équation dans le repère terrestre, qui
est un repère tournant, en remarquant que la force centripète se réduit
essentiellement à la force gravitationnelle et en
considérant que pour les échelles qui nous interessent la vitesse angulaire de
la Terre
est constante, on obtient:
|
(6) |
où correspond à la latitude.
L'intégration sur la verticale permet de déduire:
et
où on a posé , appelé
paramètre de Coriolis.
Le système composé des équations (3),(7) et (8) forme les équations de
Saint-Venant, ou équations en eau peu profonde, ou équations shallow-water.
Dans le cas d'écoulement fluviaux, on peut négliger l'effet de la force de
Coriolis, et on obtient le système:
|
(9) |
Le modèle obtenu, bien que simple, représente assez bien les écoulements fluviaux. L'avantage de ce modèle est qu'ils est directement bidimensionnel, il n'y a donc pas d'hypothèse supplémentaire à faire pour passer dans le repère image. L'un des inconvénient est que les variables d'état (hauteur et vitesse) ne sont pas observables directement. Les méthodes de traitement d'image de type suivi de structures déformables ou estimation de champ de mouvement dense permettent soit d'estimer la trajectoire de traceurs caractéristiques du mouvement soit d'estimer directement des champs de vitesse. Néanmoins, ce modèle d'écoulement ne reflète pas le mouvement locale, seules les informations globales sont donc interessantes à observer.
Les données nécessaires à l'assimilation de données sont:
|
(10) |
où correspond à la position lagrangienne et
la position eulérienne.
Dans le cadre de l'assimilation, on va chercher à minimiser une
fonctionnelle de coût qui dépend de la variable observée, on peut proposer:
|
(11) |
ou
|
(12) |
Il est intéressant de constater alors que la vitesse estimée par les
approches champ dense est également exprimée dans un contexte lagrangien. Il
n'est donc nullement nécessaire d'intégrer le champ de vitesse pour obtenir des
trajectoires, l'assimilation de la vitesse lagrangienne est possible en
minimisant . Une première idée dans le cas de l'utilisation de
méthode d'estimation dense de la vitesse serait d'utiliser comme contrainte de
régularité l'équation d'état. Mais il faudrait proposer une version valable à
la surface de l'écoulement. Une deuxième idée est de proposer une méthode
d'estimation qui tenterait d'obtenir en même temps le mouvement global et le
mouvement local, et non pas en deux étapes: global puis local.
Dans le cas d'utilisation de méthode d'estimation de trajectoire par suivi
de structure caractéristique, on obtient directement des trajectoires de mise
en correspondance pour passer d'une occurence de la structure à une autre.
Il sera donc preférable d'utiliser la fonctionnelle . L'un des
problème qui se pose dans ce genre de méthode est celui lié à la définition
d'une métrique adéquate. Une bonne métrique doit être liée à l'équation
d'état. Une idée simple est de commencer à regarder les mouvements laminaires
des écoulements potentiels. Une bonne métrique est proportionnelle à la
Hessienne du mouvement
(c'est une matrice définie positive,
donc carcactéristique d'une vraie métrique). Pour un écoulement potentiel on a:
donc que c'est-à-dire
d'où
|
(13) |
Ce qui est tout à fait normal puisqu'il s'agit d'un fluide incompressible. Il nous faut maintenant obtenir des images ce type d'écoulement pour vérifier ce résultat.
Dans le cas d'écoulements non-potentiels, il est nécessaire d'avoir l'expertise de spécialistes de la mécanique des fluides pour définir la métrique.